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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 22:15

Noël 2009,

 

Frères et sœurs,

 

Dans le livre de la Genèse, il nous est dit que, lorsque Adam et Eve eurent péché, ils se cachèrent. Alors le Seigneur appela l’homme : « Où es-tu ? dit-il. J’ai entendu ton pas dans le jardin, répondit l’homme ; j’ai eu peur parce que je suis nu et je me suis caché. » Des expressions qui disent avec des mots simples l’amitié, l’intimité profonde qui existait entre l’homme et son Créateur. Il faut  essayer, autant que possible, de mesurer cela pour  comprendre la réalité de « cette nudité » dont parle la Bible,  nudité qui n’est autre que le sentiment d’avoir tout perdu. « J’ai eu peur »..Voilà l’angoisse de l’homme, en même temps que sa souffrance ! Je me demande alors si nous n’avons pas hérité, aussi, avec le péché de nos premiers parents,  cette peur de Dieu (peur d’avoir perdu l’amitié de Dieu, peur de le rencontrer ou de lui parler..)

Et c’est à partir de là qu’il faut se placer pour voir comment le Seigneur a voulu redonner confiance à l’homme, rétablir cette amitié perdue, d’une façon qui nous étonne et qui nous surprend. Aussi Noël est-il l’événement qui nous redonne la joie de retrouver le Seigneur  sans la peur et la crainte de l’approcher. Car Il  vient à nous dans la naissance d’un petit enfant. Qui aurait peur d’un enfant ? Qui aurait l’audace de rejeter un enfant, de refuser son sourire ? C’est un être sans défense, qui se laisse prendre, qui se laisse toucher, qui se laisse embrasser. Ainsi,  Dieu se dit dans un enfant. Il dit qui il est, dans le visage de ce petit être humble et fragile St Paul parle de « la bénignité de Dieu » c’est-à-dire sa douceur, son amour,  et  son humilité.

 S’il était venu comme un extra terrestre, nous aurions eu peur de Lui. Non ! Il a pris le chemin de tout homme venant en ce monde. Né d’une femme, nommée Marie, né comme un immigré, alors que ses parents étaient en déplacement, né dans le silence et la pauvreté d’une étable, tout cela pour nous dire qu’il n’est pas un super homme, mais un homme tout simple, en tout semblable à nous, hormis le péché dira l’Apôtre Paul. Le mystère de l’incarnation est là : Dieu, sans se dépouiller de sa divinité, s’est fait chair, c’est-à-dire personne humaine, et il a demeuré parmi nous,  pour que nous puissions  le rencontrer sur cette terre même.. « J’avais faim et tu m’as donné à manger. Quand est-ce que je t’ai vu, Seigneur, et que tu avais faim ? » Chaque fois que tu l’as fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que tu l’as fait ! ».

Personne n’est plus humain que Dieu, disait quelqu’un ! Personne aussi n’est plus humble que Dieu. Ce n’est pas seulement  par sa naissance, qu’il exprime son amour, mais encore par sa passion,  où il s’est abaissé jusqu’à mourir comme un esclave sur la croix, Et plus encore, par le mystère de l’Eucharistie, il a voulu  se laisser manger sous le signe d’un peu de pain. St. Irénée qui a médité sur le mystère de Noël dit, dans son traité contre les hérésies, « l’homme avait désobéi à Dieu, et avait été rejeté de l’immortalité ; il a ensuite obtenu par le Fils de Dieu la miséricorde qui lui permet de recevoir par le Fils l’adoption filiale. » St. Irénée veut nous faire comprendre donc que loin de nous abandonner au pouvoir de la mort, Dieu au contraire nous a élevés encore plus haut jusqu’à nous adopter comme ses fils. Comment alors pouvons-nous avoir peur de Dieu. ? S’il y a une peur à avoir, c’est la peur d’offenser Dieu, comme cela convient tout naturellement à un fils qui aime son père.

Dans l’Evangile, on nous raconte aussi comment les Apôtres eux-mêmes, bouleversés par la tempête de la mer eurent peur. Ils ont eu comme l’impression de voir un fantôme.  Chez les premiers croyants de la Bible, la mer, nous le savons, était considérée comme l’habitacle du démon et des forces du mal. De voir quelqu’un marcher sur les flots déchaînés, cela ne pouvait que les effrayer. Alors Jésus les rassure : « N’ayez pas peur c’est moi ! Sur quoi, Pierre lui répondit : » Seigneur si c’est bien toi, donne-moi l’ordre de venir sur les eaux. Viens dit Jésus. ! » Mt.14 : 28.

Là encore il nous faut comprendre que, dans les difficultés et épreuves qui nous bouleversent, la peur nous habite. Le Seigneur se révèle alors comme quelqu’un qui est proche de nous.. Il nous invite à triompher de la peur, et  à venir à lui. Il nous tend la main pour nous relever. C’est ainsi qu’il faut aller à la crèche, et regarder dans le silence de la Foi, notre Frère et notre Dieu, Jésus de Nazareth. Amen

 

                                              

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