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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 15:05

1° dimanche de l’Avent.2010

 

Frères chrétiens,

 

                             Le premier dimanche de l’Avent ouvre une nouvelle année liturgique. L’occasion est belle par conséquent de  réentendre l’essentiel, je dirai l’espérance et l’objet de notre Foi. Faisons d’abord attention aux premiers mots de l’Evangile d’aujourd’hui : « Jésus parlait à ses disciples de sa venue.. » Jésus reviendra. Et oui ! Peut-être l’avons-nous oublié, un peu, beaucoup,  pas du tout !… ? Parce que  nous sommes  sans doute (dit l’Evangile) préoccupés par des choses nécessaires et urgentes « comme  avant le déluge, on mangeait, on buvait, on se mariait »… St. Paul en quelques mots nous avertit aussi : « la nuit est bientôt finie, le jour est tout proche. C’est le moment l’heure est venue de sortir de votre sommeil » . C’est ainsi que Paul s’adressait aux chrétiens de Rome, et c’est aussi avec ses  mêmes paroles d’exhortation que l’Eglise ouvre le temps de l’Avent.

L’Avent est, en effet,  un temps de préparation à une fête  prochaine qui s’annonce, mais plus encore un appel à un  changement : « Les armes ne se lèveront plus pour tuer, ni saccager. La conversion des épées en socs de charrue et des lances en faucilles témoigneront du changement profond opéré dans le cœur de l’homme. » Ces paroles du Prophète Isaïe ne doivent pas être des vieux pieux, mais un appel à, une véritable conversion ! Déjà les signes de la fête de Noël apparaissent dans nos rues, ou se font entendre à la radio. Le signal est donné qu’il faut préparer la fête, pour ne pas la rater. Mais cette mobilisation qui va aller s’accentuant dans les jours qui viennent risque de masquer la vraie préparation et la vraie vigilance à laquelle nous invite la Parole de Dieu. Temps de préparation et aussi temps de révélation que cette période de l’Avent. Car Dieu se révèle. Dieu se manifeste comme quelqu’un de proche, proche de nous. Proche dans le temps parce que dès aujourd’hui nous entendons sa voix et nous tournons notre cœur vers Lui. Proche dans l’espace, car je peux l’atteindre dans le prochain que je rencontre dans la rue. « J’avais faim et tu m’as donné à manger.. Chaque fois que tu l’as au plus petit de mes frères, c’est à moi que tu l’as fait. »

Temps aussi de relance de l’espérance. Dans notre vie tiraillée, dans notre monde déboussolé, perturbé, on a envie de baisser les bras parce que les problèmes sont chaque jour plus  nombreux, plus complexes : la violence, les familles brisées, les divorces qui augmentent, le chômage, la drogue, les grèves, des gens de plus en plus jeunes dans les rues etc. Tout cela devient  angoissant et inquiétant. On a envie de fermer les yeux et de ne pas voir. Or en ce temps de l’Avent, la Parole de Dieu vient relancer notre courage, notre patience, et notre générosité.

Rappelons-nous, quand nous étions jeunes enfants, à l’école, et que nos résultats scolaires n’étaient pas brillants, nos parents, nos maîtres d’école élevaient la voix pour nous stimuler : « Allons ! Mon fils, réveille-toi, ton avenir est en jeu. Courage. Ton avenir est entre tes mains. ! »

Ce qui est entre nos mains, c’est en premier lieu notre pays, la Guadeloupe. C’est l’avenir de notre peuple dont nous sommes solidaires. Or cette solidarité n’est pas illusoire. Elle doit être active. Pas seulement à la suite d’un cyclone, ou  d’un tremblement de terre, comme cela  est arrivé récemment, en Haïti, ou  à Ste Lucie, en donnant de l’argent ou des boites de conserve pour les sinistrés, mais encore dans des petites communautés de quartier. Se rassembler ainsi, dans des petites groupes de quartier, c’est donner à ceux qui y participent l’occasion de regarder la vie des personnes, et de réfléchir  à la lumière de l’évangile, autrement  qu’en fermant systématiquement les yeux  et les oreilles sur ce qui se passe. L’Avent est vraiment une saison où nous nous remettons à l’école, à l’école de l’Evangile. La Parole de Dieu nous presse de sortir de notre sommeil, i.e. de tout ce qui en nous, paresse,  orgueil, égoïsme, vanité, étouffe l’essentiel.

L’Evangile nous lance un appel à sortir de l’ambiance matérialiste qui risque d’étouffer notre énergie et notre espérance. « A cette époque (je cite l’Evangile) avant le déluge, on mangeait, on buvait, on se mariait jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche. Les gens ne se sont doutés de rien jusqu’au déluge qui les a tous engloutis. »

Manger, boire, dormir, construire, faire du commerce, ce sont des choses très utiles. Mais ce n’est pas le tout de la vie. Il faut rester vigilant pour ne pas perdre de vue l’essentiel. Souvent même (vous avez fait l’expérience comme moi-même) il faut se battre pour que les choses les plus urgentes, les plus nécessaires ne prennent pas  toute la place dans notre cœur et dans notre vie. Il y a des choses importantes, urgentes, mais il y en a aussi qui sont essentielles. C’est donc le temps de faire le point : Faire le point, ça veut dire quoi ?.. C’est regarder sa propre vie. Exemple, il y a  des personnes qui donnent  plus de temps à soigner leur voiture qu’à s’occuper de leurs enfants: ça existe. Des personnes qui passent des heures et des heures devant la télé et qui disent qu’ils n’ont pas le temps de rendre service, de venir à la messe, ça existe aussi. Des chrétiens qui demandent beaucoup à l’Eglise, et qui ne lui donnent rien ou qui ne répondent à aucun appel, ça existe aussi. Des chrétiens bavards, cancaniers, qui disent n’avoir pas de temps, mais qui trouvent du temps pour répandre de fausses rumeurs, et faire du tort à la réputation des autres, ça existe aussi : « Man un tel dit moin kon ça, que on moun d’ye, que ou dye, que un tel dye.. » Oh. là là ! ho là là !..Sortir de ces commérages, rechercher ce qui est important, et cela à la lumière de la Foi, c’est donner son vrai sens à ce temps de l’Avent. Ce n’est pas facile de vivre,  surtout lorsqu’on doit ramer à contre-courant des habitudes, des mentalités, de l’ambiance qui décourage, et aussi de sa lassitude. Alors il faut se battre. St. Paul le dit encore aujourd’hui. « Revêtons-nous pour le combat de la Lumière ». Jésus vient. Toute la liturgie de ce dimanche respire la joie de la rencontre. Alors, comme le Psalmiste nous y invitait : « Allons dans la joie à la rencontre du Seigneur. »Amen.

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