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4° dimanche Avent. C.2010

 

Frères chrétiens,

 

                            « Quand il t’a demandé de croire à l’impossible, tu as su dire oui : tu n’as pas refusée. Quand il t’a demandé de vivre l’impossible, c’est Dieu dans un enfant que tu nous a donné. » Ce sont les paroles d’un cantique que nous chantons. Ces paroles-là éclairent merveilleusement l’évangile de ce jour.

L’impossible, ce n’est pas l’absurde. Pas le non-sens. Car Dieu ne demande jamais de croire à l’absurde ni au non sens. Mais à ce qui est impossible à l’homme et possible à Dieu, oui.

Quand Dieu, le Tout-Puissant, Celui que le ciel et la terre ne peuvent contenir, décide de venir chez nous, de naître d’une femme, comme un petit enfant, ça c’est impossible à l’homme, mais possible à Dieu.

Quand Dieu décide d’avoir une mère, pour naître d’une femme comme chacun de nous, et être un frère parmi nous, avoir un nom comme nous, ça c’est impossible à l’homme, mais possible à Dieu. Quand Dieu choisit Marie pour être sa mère, et lui demande de croire que l’Esprit lui donnera d’enfanter le sauveur, elle a su dire oui, elle n’a pas refusé.

Et il n’a pas été seulement demandé à Marie de croire à l’impossible, mais de VIVRE l’impossible.

Quelle épreuve en effet pour elle quand elle vit son enfant rejeté, crucifié, abandonné de ses propres amis, cet enfant dont l’Ange Gabriel avait dit : « qu’il aurait le trône de David son père, et que son règne n’aurait pas de fin. » Quelle épreuve pour Marie, quand  debout au pied de la croix, Dieu lui demande d’être là courageuse. Elle a su dire oui, elle n’a pas refusé d’être ce qu’elle fut dès l’instant de l’Annonciation : Mère du sauveur et du Rédempteur. Mais Marie n’a pas été la première à être appelée par Dieu à croire à l’impossible et à vivre l’impossible.

Abraham et Sara par ex., étaient déjà avancés en âge quand Dieu leur promit à tous deux d’être père et mère d’un enfant qui allait être, selon la promesse de Dieu, porteur de toutes les espérances d’Israël. Abraham ce vieil homme, fatigué, à qui Dieu avait promis d’être le père d’une multitude, aussi nombreuse que les étoiles du ciel et le sable de la mer, c’est à lui encore  que Dieu demande un jour d’aller sacrifier ce fils, ce fils même qui était porteur de toutes les promesses. Abraham dit oui ! Il n’a pas refusé !

A Moïse, Dieu demande de croire à l’impossible : « Va, je t’envoie, dit Dieu, auprès de Pharaon, Roi d’Egypte, afin qu’il libère mon Peuple. » Mais, dit Moïse, je ne sais pas parler. « Va, c’est moi qui t’envoie, je serai avec toi. »

Le jour où le petit David est monté vers le géant Goliath, tout le monde croyait que la victoire était du côté du géant. Lui David, il est monté au combat non avec la force du poignet et la puissance des armes, mais avec la foi et la confiance en Dieu. Et il remporta la victoire.

L’impossible ! C’est encore Zacharie et Elisabeth, deux personnes du 3° âge, à qui Dieu promet une descendance. Zacharie eut des doutes sur cette chose humainement impossible. Il garda le silence. Elisabeth finit par concevoir et enfanter un fils : Jean Baptiste.

Ainsi l’histoire du peuple de Dieu est jalonnée de récits de croyants, d’hommes et de femmes, qui ont accepté de croire à la Parole de Dieu. Marie, comme eux, et mieux qu’eux, a adhéré à la volonté de Dieu.

A la suite de tous ces croyants, et avec Marie, je suis invité moi aussi, et toi aussi, à croire à l’impossible non pas à l’absurde, non pas au non sens, mais à ce qui est impossible à l’homme et possible à Dieu seul.

Croire à l’impossible par ex., c’est croire que Dieu m’aime avec mes péchés, jusque dans mes souffrances et ma mort. C’est croire à la Parole de ce même Dieu qui aujourd’hui encore dit : « Ceci est mon corps, prenez-moi  mangez-moi, je suis la Vie », me donnant ainsi sous le signe du pain et du vin  son corps livré et son sang versé.

Croire à l’impossible, c’est adhérer au projet de Dieu qui a confié à une Eglise, faite de pécheurs et de pécheresses, de porter la Bonne Nouvelle de l’Evangile. Croire à l’impossible, c’est accepter de marcher avec l’Evangile et de le vivre en contradiction avec les idées reçues, en contradiction avec l’opinion publique. Croire à l’impossible, c’est cultiver, c’est chercher la paix dans un monde qui n’en finit pas de ces guerres fratricides ; c’est chercher la justice et le partage dans un monde qui n’en finit pas de donner le spectacle du désordre et du gaspillage ; c’est enfin crier haut et fort, dans un monde qui n’en finit pas de tuer l’enfant, dans le ventre de sa mère, que la dignité d’un être humain, vaut plus que tout l’or du monde.

La dévotion mariale, la vraie, ne nous éloigne pas de l’Evangile. Bien au contraire. Elle nous donne de trouver en Marie le modèle aimé de Dieu. La vraie dévotion mariale nous fait admirer en Marie le défi de la foi. Bien entendu, il n’est pas facile de dire oui à la Parole de Dieu. Nous avons en nous le péché qui nous détourne sans cesse de ce que Dieu attend de nous. Pire ! Le péché nous a appris à nous défier de Dieu. En Marie, nous voyons le contraire : la confiance.

Frères et sœurs, Dieu n’a pas fini de nous étonner. En effet, le Tout-Puissant, l’Eternel, le Seigneur envoie un ange demander à une jeune fille son consentement pour que naisse le sauveur tant attendu. Il veut se soumettre au Oui de Marie. Par le Oui de Marie, c’est l’humanité entière qui dit oui au projet de Dieu et à l’Alliance avec Dieu. « Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous », dit st. Jean. Et le Fils de Dieu se fait homme pour faire de nous des fils de Dieu. C’est à nous maintenant de vivre cette alliance avec Dieu, cette fraternité avec le Christ qui est venu parmi nous.. Nous sommes des gens très incertains, très inconstants, très versatiles, avec tantôt nos « oui », tantôt nos « non », tantôt  nos « peut-être », tantôt nos « plus tard, on verra ». Mais le Seigneur nous prend  comme nous sommes. Il nous aime comme nous sommes. S’il ne désespère pas de nous, nous ne devons pas désespérer de nous-même, ni de personne. En tous cas, par le oui renouvelé chaque jour, dans la foi,  avec ce que cela suppose de sacrifice, il est possible de vivre l’impossible à l’exemple de Marie. Le baptême de ces deux enfants que nous célébrons ce matin nous ramène à cette parole essentielle de st. Paul. Ce n’est pas nous qui choisissons Dieu, c’est lui qui nous a aimés le premier, avant même que ayons eu la capacité d’ouvrir la bouche. Ces enfants, comme chacun de nous, auront un jour et chaque jour, à l’exemple de Marie, de choisir de dire Oui, mais un Oui d’adhésion et d’amour à la volonté de Dieu. Amen

 

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