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19 décembre 2009 6 19 /12 /décembre /2009 12:31

4° dimanche de l’Avent –Année B

 

 

Frères et Sœurs,

 

                                      Luc l’évangéliste commence son évangile par l’intervention de deux femmes. Marie et Elisabeth. Cela peut paraître sans importance. Mais il faut savoir, qu’à l’époque de st. Luc, surtout chez les grecs, les femmes n’avaient pas la parole. Et même en Occident, jusqu’à il n’y a pas longtemps encore. Or voici que deux femmes vont entrer en scène, Marie et Elisabeth. Ce n’est pas pour rien que Luc met en relief cette rencontre entre la jeune femme Marie et  Elisabeth qui conçoit un enfant dans sa vieillesse. Luc va ainsi montrer que la venue du Christ bouleverse de fond en comble les idées et les mentalités. Ainsi Luc va faire commencer la réception de la Bonne Nouvelle par l’histoire de deux femmes. Le même st. Luc donnera également la parole à des femmes qui vont les premières annoncer le message de Pâques, la résurrection du Christ.

C’est donc une femme Elisabeth qui porte en son sein Jean le Baptiste dont Jésus dira qu’il « est plus qu’un prophète ». C’est une autre femme Marie qui porte celui que tous les prophètes avaient annoncé, Jésus le sauveur et le dépositaire de toutes les espérances d’Israël. C’est encore Elisabeth qui fait la première confession de foi en reconnaissant le Messie que Marie porte en elle. Et c’est pour sa foi que Marie est déclarée bienheureuse, plus que toutes les femmes de la terre. « Heureuse, celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

Dans ces visages de femmes que nous livre la Bible, surtout dans les évangiles, et tout particulièrement dans le silence qui les caractérise toutes, il y a un message qui nous est donné. Premièrement, il faut souligner que ce ne sont pas des personnes qui parlent beaucoup, mais des personnes qui savent écouter.  L’attitude de l’écoute, c’est, en premier lieu, chez elles, une attitude de contemplation. C’est également l’attitude de la Vierge Marie qui(dit l’Evangile) conserve toutes ces choses dans son cœur, et les méditent.

Tout cela est important pour nous aujourd’hui dans les temps qui sont les nôtres. Notre époque, en effet c’est le temps des grands bavardages. Les médias, (les journaux, la télé) y sont pour quelque chose. On parle beaucoup ! On fait beaucoup de publicité ! On vous donne aussi la parole ! Et  puis souvent les personnes qui n’ont rien à dire ce sont elles qu’on voit le plus et qui parlent le plus. Or c’est dans le silence, dans la contemplation, dans l’écoute  que Dieu se révèle. Un exemple : c’est dans le silence du désert le plus souvent que les prophètes ont entendu le message de Dieu. Les grands spirituels, c’est dans le silence du désert qu’ils ont entendu la Parole de Dieu, et  s’en sont nourris.

Par sa disponibilité, par l’accueil fait à l’Ange Gabriel, par son oui, par sa soumission à la volonté de Dieu,  Marie exprime sa foi et sa confiance en Dieu. Nous avons, nous, cette difficulté à  être disponible pour Dieu, et à répondre « oui » à sa volonté. Parce que instinctivement, nous ne donnons pas spontanément et entièrement notre adhésion. Nous nous  méfions. Et nous nous méfions même de Dieu. Nous nous méfions quand il nous demande quelque chose, et notamment de croire en lui. Mais la confiance de Marie et sa totale disponibilité l’a sauvée elle-même et nous avec elle. « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

Entre ces deux femmes, il y a un air de fête. Elles ont une joie réelle de se rencontrer. Pourquoi ? Parce que l’espérance du Berger d’Israël, l’espérance du sauveur, attendu depuis des siècles devenait désormais une réalité en Marie. Comme l’événement était proche, et que elles mêmes étaient conscientes de ce qui allait arriver, elles ont explosé de joie. Explosé de Joie, oui ! Vous voyez Elisabeth dire à Marie sa cousine, avec un air nonchalant : « comment ai-je ce bonheur que la Mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi.. ! » C’est plutôt une parole de joie et d’allégresse immense.

Noël est proche. Il y a déjà de la fête dans l’air. De la joie aussi. Mais cette fête et cette joie sont-elles la joie et la fête d’un peuple de croyants qui portent une Bonne Nouvelle ? Est-ce que nous pouvons dire réellement que le peuple chrétien de Guadeloupe est exalté, soulevé par cette joyeuse Nouvelle. ? D’ailleurs la raison même de cette fête s’est déplacée, et pas seulement en Guadeloupe : c’est la fête de la grande bouffe et l’occasion de divertissements, païens, indécents, parfois de chansons même obscènes.

Après 2000 ans, nous n’avons pas non plus l’impression que la bonté de Dieu, la douceur de Dieu ( la bénignité de Dieu comme dit St. Paul) manifestée à Noël, a véritablement fait une percée dans le cœur des hommes, puisqu’il y  a encore tant et tant de misères, menaces, et de dangers qui pèsent sur nous.

Comme Marie, Frères et Sœurs, mettons-nous en état d’écoute, d’humilité et d’accueil pour recevoir celui qui vient nous parler. Mettons- nous en route avec elle pour aller à la rencontre de Jésus dans nos proches, dans le pauvre, le malade, la personne âgée,  l’incroyant, à al rencontre de celui ou de celle qui attend aide et espoir.. Nous ne sommes pas seuls sur cette route. Il y a bien d’autres personnes qui comme nous veulent  faire bouger la vie et l’avenir dans notre société bloquée par ses contradictions et ses peurs. Il faut souvent du courage et de la générosité. Mais le Seigneur est avec nous : voilà notre Foi et l’objet de notre joie. Amen

 

 

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