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Sainte famille 2010.

 

Frères et sœurs,

    

                            Tout d’abord en lisant ce texte de Matthieu, je suis frappé par ces paroles qui reviennent à quatre reprises : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère et fuis en Egypte.. Joseph se leva dans la nuit prit l’enfant et sa mère, et se retira en Egypte..Et puis plus loin : « Joseph se leva prit l’enfant et sa mère et rentra au pays d’Israël. » Ces quelques phrases qui reviennent quatre fois nous font descendre en quelque sorte dans la profondeur du mystère de l’Incarnation où, nous le voyons, Joseph tient une grande place. Ne nous fions pas aux apparences.

Malgré la place que tient Joseph dans l’évangile de ce jour, les propos de Matthieu est tout entier centré sur le Christ Jésus. Car le récit de l’enfance est une introduction théologique, illuminée par la foi pascale et la reconnaissance de Jésus comme Christ et Seigneur. Ainsi Matthieu nous prépare-t-il aux différents épisodes de la vie de Jésus, nous acclimatant peu à peu à l’événement pascal..

De fait dans les versets qui nous occupent, nous trouvons plusieurs références à l’histoire d’Israël. Comme Moïse et Israël, Jésus s’est trouvé miraculeusement sauvé de la mort ; comme Israël, il a été rappelé d’exil pour revenir en Terre promise. Autant de choses nous signifiant que le projet de Dieu pour son peuple – et pour chacun de nous – se poursuit de libération en libération jusqu’à la libération définitive et à l’entrée dans la gloire avec le Christ ressuscité. Car si Jésus enfant a échappé à la mort, le moment viendra où il devra l’affronter sur la croix, pour mieux la vaincre et nous associer à sa victoire.

Il y a ensuite cette chose admirable et mystérieuse qui nous frappe. Jésus, le Verbe de Dieu, le Fils de Dieu, Dieu lui-même, par qui tout a été crée, Lui qui soutient l’univers par sa seule volonté, il a voulu se laisser protéger par un homme Joseph. Et lui Joseph, prend cette charge dans l’humilité et la soumission à la Parole de Dieu. Quant à Marie, il nous est dit dans l’Evangile, « Maria autem conservabat omnia verba haec, conferens in corde suo. » Marie observait toutes ces choses et les méditait dans son cœur.. »

Nous sommes évidemment dans l’admiration de ce couple dont les relations sont tissées de respect, de douceur, de patience et d’amour. Mais ce respect, cette douceur, cette patience, cet amour trouve sa source dans la présence même de Jésus. En effet, quand Jésus est présent quelque part, tout change. (Je prends un exemple tiré de l’Evangile). Il nous est raconté que Jésus, un jour, dans le désert, est suivi par une grande foule de gens. Il s’aperçoit que ces gens-là n’ont rien encore mangé, et qu’ils ont faim. Il n’est pas question de les renvoyer chez eux, car ils vont mourir de faim en cours de route.  « Il y a bien,  disent les apôtres,  un jeune garçon qui a cinq pains et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde, disent-ils ? ». Ils apportent ces cinq pains et ces deux poissons. Jésus leur dit « Faites asseoir tout le monde ». On les fait asseoir par groupe de cinquante.. Et nous savons ensuite ce qui s’est passé.  Je rapporte cet événement parce qu’il est porteur d’une signification qui risque de nous échapper. Car, Frères et Sœurs, que se serait-il passé si ces gens affamés, mourant de faim et de soif, s’étaient aperçus qu’un jeune enfant avait cinq pains et deux poissons. Ils se seraient jetés sur lui tout simplement. Les plus forts, les plus costauds se seraient emparés du goûter de l’enfant. Or parce que Jésus est là tout change. On s’assied. On partage. On mange et il en reste encore. Il n’a plus une foule affamée, mais une foule rassasiée. C’est cette présence de Jésus donc qui fait que ce qui est impossible devienne possible.

 Nos familles humaines sont concernées par les paroles de ce jour, aussi bien par le texte de Ben Sirac le Sage que par l’épitre de st. Paul aux Colossiens. Cependant je veux insister sur le fait que nos familles ne peuvent rester debout qu’à l’exemple de la sainte famille de Nazareth, qu’en s’appuyant sur la présence de Jésus et qu’en recherchant la fidélité et la tendresse. Si Jésus a voulu avoir une famille, c’est pour nous apprendre que la famille est sacrée,  sacrée parce que Dieu y habite par le « oui » qu’un homme et une femme se sont donnés volontairement, librement, pour toujours dans l’amour. Enfin que le Seigneur daigne bénir toutes nos familles, particulièrement, celles qui sont confrontées de nos jours, à la violence, aux peurs et aux incompréhensions Amen.

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