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2° Dimanche de Pâques 2011

 

Frères et sœurs,

 

                                      On a tellement pris l’habitude de voir en l’apôtre Thomas l’exemple ou le type de l’homme incrédule (d’ailleurs  tant d’images et de peintures célèbres nous l’ont montré mettant le doigt dans les plaies du Christ) que nous avons peine à le voir autrement que dans le rôle de l’homme têtu, enfin contraint de se rendre à l’évidence.

Or ce thème de la difficulté avec laquelle les disciples vont passer du doute à la Foi, de l’incrédulité à la certitude de la résurrection, c’est un trait commun aux diverses traditions pascales. St Jean concentre sur le seul personnage de Thomas cette attitude sceptique, cette difficulté de croire qui, dans les autres récits d’apparition, concerne aussi bien l’ensemble des disciples. Et pourquoi ? Ce n’est pas pour développer le caractère particulier du tempérament de Thomas. Mais c’est pour une raison théologique. St. Jean veut nous faire comprendre que tous, ils ont mis du temps avant de croire, les uns plus que les autres peut-être, mais tous sont passés par ce chemin du doute.

Donc st. Jean veut nous dire ceci : 1°) la Foi pascale, ce n’est pas le fruit d’une exaltation facile,  une sorte de coup foudre (comme cela arrive parfois à certains amoureux). Non ! Ceux, et notamment les Apôtres eux-mêmes, qui nous transmettent l’événement de la résurrection nous disent la difficulté qu’ils ont eu à admettre l’événement. La foi n’a jamais été facile pour personne, à aucune époque de l’histoire. Ainsi Thomas n’est pas le coupable incrédule qu’on a souvent imaginé. Son cas n’a rien d’unique, ni d’indigne. Son cas représente les difficultés par lesquelles tous les disciples sont passés.

2° chose : ce constat de Thomas est une véritable expertise.  A ce sujet st. Augustin dit que Thomas nous a rendu un grand service. Pourquoi et Comment ? Parce que, ce que constate Thomas, c’est que le Ressuscité est le même Jésus de Nazareth, qui a été crucifié, et pas un autre. Le même qui a marché avec eux sur les routes de Palestine et pas un autre. Le même qui a ri et bu le vin des noces de Cana. Le même qui a dit : « Le Père et moi nous sommes Un ». Le même qui avait pardonné à la femme pécheresse. Le même qui, quelques jours auparavant avait dit : « Prenez et mangez, prenez et buvez, c’est mon corps, c’est mon sang.. » La résurrection est donc la signature qui vient confirmer les Paroles et les gestes de Jésus.

3° Chose : la Profession de Foi de Thomas « Mon Seigneur et mon Dieu ! » C’est la profession de foi la plus ancienne du Nouveau testament, à travers laquelle il nous est donné d’entendre et de faire nôtre, aujourd’hui, la foi de l’Eglise naissante. C’est, si vous voulez encore, le premier « credo » des chrétiens à l’époque apostolique.

Nous croyons que Jésus est vivant aujourd’hui, parce que nous  nous appuyons sur le témoignage de l’Eglise, l’Eglise qui a reçu l’Esprit de Pentecôte pour nous faire  entrer dans la vérité toute entière. Nous sommes des croyants, i.e. que nous croyons sans avoir vu, mais avec la grâce de l’Esprit Saint, notre intelligence et notre cœur s’appuient sur la Parole de Dieu, et sur les signes que Dieu nous a donnés.

Que la communauté des croyants se rassemblent, de huit jours en huit jours, comme au début de l’Eglise,  il faut aussi y voir une initiative de  Jésus. « Il vous précède en Galilée, dit l’Ange aux femmes venues au tombeau : c’est là que  vous le verrez. » Oui, Jésus ressuscité se donne  à voir, quand nous sommes rassemblés en son nom. C’est à cette Eglise, donc convoquée et rassemblée en son nom que nous sommes incorporés par le baptême et la confirmation. Et c’est avec cette Eglise que nous faisons  aujourd’hui encore la même profession de foi  en disant: « Mon Seigneur et mon Dieu »

4°) Au cœur de ce récit, je vous le disais, il y a un rassemblement. Depuis le premier dimanche de Pâques, les chrétiens se sont rassemblés. Nous en avons des témoignages, par ex. dans les Ac. 20 :7 « Le premier jour de la semaine à Troas, comme nous étions rassemblés pour rompre le Pain.. » Au 2° siècle à Rome (1° apologie de st. Justin) « Le jour du soleil (i. e le dimanche) nous nous réunissons tous. ». En l’an 304, le témoignage des martyrs d’Afrique du Nord « Nous ne pouvons rester sans le repas du Seigneur. » Au 20° siècle, le 2° Concile du Vatican : « Le jour du Seigneur ou dimanche, l’Eglise célèbre le Mystère de Pâques en souvenir du jour même de la Résurrection du Christ. Ce jour-là, les chrétiens doivent se rassembler pour entendre la Parole de Dieu et participer à l’Eucharistie.». Je ne peux pas ne pas évoquer  également aujourd’hui, en ce premier mai 2011, ce rassemblement à Rome pour la béatification du pape J-Paul II. Nous nous réjouissons, en la personne de ce bienheureux pape, que l’Eglise nous propose comme un intercesseur en notre faveur après de Dieu. Nous pouvons le prier avec foi.

« Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! » Nous sommes de ceux-là, Frères et Sœurs, parce que nous nous appuyons sur la foi des Apôtres et particulièrement  sur la foi de Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » C’est à ce cri de foi qu’aboutit l’Evangile de Jean. St Jean qui dit lui-même,  qu’il  a écrit  son Evangile: « afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et que par votre foi, vous ayez la vie en son nom. »

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