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28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 15:01

Sainte Trinité. C. 2010

 

 

Frères et Sœurs,

                            Un jour un jeune homme, probablement en recherche, va trouver un ermite. (Un ermite, c’est un moine qui, à l’écart du monde, vit, dans le silence, la solitude, et la prière). Alors ce jeune homme lui dit : « Père, je suis venu pour que tu me parles de Dieu. » Alors le moine le prend par la main et le conduit au bord d’une rivière qui se trouvait par là. Il lui plonge la tête dans l’eau, et le tient fermement pendant un certain temps, jusqu’au moment où ce jeune se mit à bouger, parce qu’il avait terriblement envie de respirer.

« Qu’est-ce que tu as ressenti », lui demanda le moine. « J’étouffais, j’avais énormément envie de respirer », lui répondit le jeune homme. Et bien, poursuit le moine, quand tu auras envie d’entendre parler de Dieu, comme tu as eu envie de respirer, alors je t’en parlerai.

Cette histoire me revient chaque fois en mémoire lorsque l’Eglise célèbre la fête  la Sainte Trinité. C’est vrai : on ne peut pas parler de Dieu, ni entendre parler de Dieu, ni même écouter Dieu, sans envie, sans passion, sans une certaine folie, sans amour. Car Dieu est le vivant. Il ne se communique qu’à ceux qui sont humbles, petits, simples, dénués d’orgueil. « Je te bénis, Père, d’avoir caché cela aux savants et de l’avoir révélé aux tous petits », dit Jésus.  Dieu n’est pas comme un fossile, comme un dinosaure que l’on étudie au microscope. Lorsque l’évangile, dans la bouche même de Jésus, nous révèle que Dieu est Unique en trois personnes, le Père, Le Fils, le Saint Esprit, il ne faudrait pas prendre tout de suite une machine à calculer pour voir comment Un égal Trois, ou Trois égal Un. C’est d’un autre ordre. C’est une autre réalité. Je vous parlais, rappelez-vous, le jour de l’ascension, du langage symbolique à partir de la réponse de  l’enfant qui disait : «  la mort, c’est quand on est « périmée ! » C’est un langage à la fois vrai et faux. Or s’agit-il de Dieu, nous n’en pouvons parler qu’avec un langage symbolique. Nous ne pouvons parler de Dieu qu’avec des mots humains, approximatifs, des mots qui sont comme des balbutiements d’enfants. Cependant parce que nous avons été crée à son image et sa ressemblance, nous pouvons réellement parler de lui avec nos mots à nous. A plusieurs reprises, Jésus nous  parle du Père, de l’Esprit, et lui-même le Fils. Après sa résurrection, il va adresser ses ultimes recommandations aux apôtres, en leur disant notamment : « allez dans le monde entier, enseignez toutes les nations : Baptisez-les au « nom du Père, et du Fils et du St-Esprit. » C’est à partir donc de cette révélation que l’Eglise parlera de Trinité : Un seul Dieu en trois personnes, comme nous l’avons appris au catéchisme. Dieu se révèle lui-même, i.e. qu’il enlève le voile qui le cache. En vérité, Dieu seul parle bien de Dieu. Et c’est pour quoi la Bible, l’Evangile constitue pour nous des points de référence et de véritables archives.

Dieu se révèle comme le Père, i.e. comme nous le disons dans le « Je crois en Dieu », le Père tout-puissant. L’amour créateur. Le Père cela veut dire qu’il est la source, l’origine de toute vie, de toute création. Comme dit st. Paul nous tenons de lui « la vie, et le mouvement, et l’être ». Il se révèle aussi, non seulement comme le Dieu de l’immense création, mais comme quelqu’un de tout proche, si proche qu’il veut communiquer et dialoguer avec nous. Il  n’est pas seulement « Père d’un peuple », mais frère de chacun de nous. Il est le Fils. Il est autre. Mais il n’est pas un autre Dieu.

Il se révèle enfin comme le souffle, comme le vent, comme le feu. Cela veut dire qu’il est insaisissable, immatériel. Il est Esprit. Il est le souffle de vie. Il est autre, mais il n’est pas un autre Dieu. Il se communique. Il se donne. Il est l’amour qui donne, qui se donne et qui pardonne.. La découverte de cet amour nous arrache ce cri : « Abba ! » i.e. papa !

Nos parents nous ont pris par la main, portés dans leurs bras, serrés sur leur cœur. Ils nous ont protégés et consolés. Ils nous ont appris à prendre au sérieux notre destin. La famille est en effet la première et indispensable école de la vie affective. C’est un travail long et lent. Ce travail d’éducation et d’amour, Dieu l’accomplit pour son peuple depuis Abraham jusqu’à nous : « Dieu a voulu que nous soyons ses enfants et nous le sommes en vérité » (1Jn3, 1). Père plein de tendresse, Dieu nous a fait entrer dans sa famille. Par le baptême, « au nom du Père, du Fils et du St-Esprit, » nous avons été engendrés comme ses fils et (pour reprendre une belle parole de Paul) « il fait de nous ses « héritiers, héritiers avec le Christ ».

Jésus nous a tracé dans l’évangile la manière de vivre pour être reconnu comme des fils et des filles de Dieu : « aimez-vous les uns les autres ». Ce n’est pas seulement un commandement à réciter, pas seulement à pratiquer, mais à transmettre comme une valeur, comme le signe de notre appartenance à la vie trinitaire. Car Dieu,( le Père, le Fils, et le St-Esprit,) est amour.

« Dites-le avec des fleurs ! » C’est une publicité que l’on voyait autrefois chez les marchands de fleurs, écrite sur la devanture de leur magasin, un geste que l’on voulait voir mettre en relief à l’occasion des mariages, d’un anniversaire, ou de la fête des mères, et des pères. Pourquoi ? Parce que, on dit plus de choses avec un bouquet de fleurs qu’avec des mots. « Dites-le avec des fleurs ».Comme il y a des paroles symboliques, il y aussi des gestes symboliques. ! Pour dire à Dieu notre amour, nous n’offrons pas seulement des fleurs, nous faisons le signe de la croix, nous nous agenouillons,  nous chantons, nous prions, nous faisons des cérémonies : autant de symboles. Mais le plus grand merci que nous pouvons lui adresser, c’est l’Eucharistie. Il est grand le mystère de la foi ! Un mystère où Dieu nous invite à sa table, où il se donne en nourriture à chacun d’entre nous, un mystère où Dieu nous fait déjà vivre, sur terre, ce qu’il sera avec nous dans son Paradis : Dieu tout ! En tous ! Dieu nous comble de sa joie. Et de son amour,  et de bonheur. Le jour qu’on avait installé des vitraux neufs, dans l’église st. Pierre et St.-Paul, à Pointe-à-Pitre, le maître verrier avait demandé aux enfants du catéchisme de faire un dessin pour exprimer la fête, la joie, le bonheur. Certains enfants ont dessiné des danses, de guirlandes etc. L’un d’entre eux a fait deux personnages l’un face à l’autre. Quand on lui a demandé l’explication, il a dit : « ça c’est mon papa, et ça c’est moi ! Qu’est-ce que ça veut dire ? Ca veut dire que je suis heureux quand il me regarde et que je le regarde. » Voilà une merveilleuse image du Paradis. Au ciel, Dieu nous regardera et nous le regarderons éternellement d’un regard d’amour. St. Augustin raconte qu’un jour, se promenant au bord de la mer, il observe un enfant. L’enfant va et vient, prend de l’eau de mer dans un petit coquillage, et le verse dans un petit trou, et cela à plusieurs reprises. Qu’est-ce que tu fais-là, dit st. Augustin à l’enfant : « Je veux mettre la mer dans le trou ! Et il disparut. » Etait-ce un ange qui aurait fait comprendre à ce saint : «Dieu, c’est comme la mer, et notre intelligence comme un petit trou. Il n’est pas possible de mettre le mystère de Dieu dans notre petite intelligence. » Ce qu’il faut c’est contempler, adorer, et prier…Qu’il soit béni le nom de Dieu, de siècle en siècle, qu’il soit béni !. Amen

 

 

 

 

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